Page:Leconte de Lisle - Eschyle (Lemerre, 1872).djvu/70

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sans hôtes qui vous protégent, cela est surprenant. Certes, à la vérité, des rameaux, selon la coutume des suppliants, sont déposés auprès de vous sur les autels des Dieux qui président les jeux. La terre de Hellas ne reconnaît que cela en vous. Je ne puis donc que supposer tout le reste, à moins que je ne sois renseigné par vos paroles.

le chœur des danaïdes.

Tu as dit vrai sur nos vêtements ; mais à qui parlé-je maintenant ? Est-ce à un simple citoyen, à un porte-baguette, gardien des temples, ou au chef de la ville ?

le roi pélasgos.

Réponds à ce que j’ai dit et parle avec confiance. Je suis fils de Palaikhthôn, issu de cette terre, Pélasgos, prince de ce pays ; et cette terre est habitée par la race des Pélasges, du nom de leur roi ainsi nommés justement ; et je commande à tout le pays que baignent, vers le couchant, l’Algos et le Strymôn. J’enferme dans mes frontières la terre des Perrhaibes, et, au delà du Pindos, les contrées voisines des Paiones, et les monts Dôdônaiens, et mes limites sont les flots de la mer ; mais mon pouvoir s’étend bien au delà. Cette terre est celle d’Apis, ainsi nommée en souvenir d’un médecin. En effet, Apis, médecin et divinateur, fils d’Apollôn, étant venu de Naupaktia, délivra le pays des monstres dévorateurs d’hommes et qu’avait produits un sol ensanglanté par des meurtres antiques, dragons venimeux et terribles. Apis, en coupant et en purifiant, guérit ces maux et mérita de grandes louanges des Argiens, et, par reconnaissance, nous gardons sa mémoire dans nos