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Seizième siècle.

Cette lumineuse doctrine déplut à Zwingle, curé de Zurich, qui attaqua le cordelier, le pape, le sacrement de la Pénitence, le péché originel, l’invocation des saints, la messe, les vœux, le célibat des prêtres et l’abstinence des viandes.

En 1520, une bulle du pape condamna au feu les livres de Luther qui, de son côté, brûla la bulle papale sur une place publique de Wittemberg ; et la rupture fut complète.

Voici les points principaux du Luthéranisme :

« Il est impossible qu’un autre que Dieu soit libre. La prescience et la providence divine, déterminent inévitablement toutes choses. Dieu fait en nous le mal comme le bien. La perfection de la foi consiste à croire que Dieu est juste, quoiqu’il nous rende nécessairement damnables par sa volonté.

« Jésus-Christ ne se change point en pain et en vin ; il est dans, sous, avec le pain et le vin : in, sub, cum.

« L’invocation des saints est condamnable ; 
l’ordination ne confère aucun caractère ; il n’y a 
ni sacerdoce, ni hiérarchie sacerdotale, ni célibat, 
ni peines canoniques.

« L’absolution ne remet pas les péchés, mais indique seulement qu’ils sont remis à ceux qui ont la foi, car les bonnes œuvres sont inutiles au salut. »

Sur ce dernier point, comme au sujet de la pré
destination, Luther était d’accord avec saint Paul 
et saint Augustin.

La Confession d’Augsbourg, dressée par Mélanchton, accorda cependant que les bonnes œuvres