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Deuxième siècle.

ligents, illuminés. Sa doctrine, qui alliait les principes philosophiques de Pythagore et de Platon aux dogmes du Christianisme, est extrêmement compliquée et savante. Nous nous contenterons d’indiquer celles de ses idées qui concernent particulièrement Jésus-Christ.

Selon Basilide, l’Esprit Iahvèh qui avait été chargé de protéger les Juifs et qui avait accompli tant de miracles en leur faveur, voulut par ambition soumettre tous les autres Esprits qui avaient inspiré aux peuples qu’ils gouvernaient une haine violente contre la nation juive. Mais le Dieu suprême, voyant que cette jalousie réciproque des Esprits causait de grands maux aux hommes, envoya l’Intelligence, son fils, sous le nom de Jésus-Christ, pour délivrer de cette oppression ceux qui croiraient en lui. Le Fils de Dieu, n’ayant que les apparences d’un homme, prit la figure de Simon le Cyrénéen et lui donna la sienne. Les Juifs crucifièrent Simon au lieu de Jésus-Christ qui les regardait faire et se moquait d’eux. Basilide enseignait aussi que les âmes avaient péché antérieurement à leur union avec les corps et qu’elles expiaient ainsi leurs fautes. L’année ayant trois cent soixante-cinq jours, il en concluait que ce nombre était le plus agréable à Dieu ; c’est pourquoi il choisit dans l’alphabet les lettres dont la série formait ce nombre et il en retira le mot abraxas, lequel, gravé sur une pierre, devint un talisman qui attirait les grâces divines sur ceux qui le portaient. Nous devons à saint Clément d’Alexandrie ce qu’on sait de Basilide et de sa doc-