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Troisième siècle.

doctrine en 277. C’était un Persan né dans l’esclavage, puis affranchi, et qui hérita des richesses d’une femme de Ctésiphon. Il était profondément instruit dans toutes les sciences des Mages. Ne pouvant exposer ici ses idées dans leur ensemble, nous dirons, sans plus insister, qu’il croyait à l’existence de deux principes coéternels, l’un bon, l’autre mauvais. Selon lui, la fin de l’homme consistait à dégager la lumière des ténèbres, c’est-à-dire, la substance divine de la matière à laquelle elle est incorporée. Les Manichéens, de même que les Buddhistes, avaient le plus grand respect pour tout ce qui était vivant. Ils condamnaient la procréation des enfants, parce que c’était mettre des âmes en captivité. L’Ancien Testament leur semblait l’œuvre du mauvais principe et ils n’admettaient que certaines parties du Nouveau. Le Manichéisme se répandit d’Orient dans tout l’Occident. Manès étant retourné en Perse, le roi Sapor le fit écorcher vif, parce qu’il n’avait pas réussi à guérir le fils du despote.

Le pape Eutychien mourut le 7 décembre, an 283, sous Carus. Caius lui succéda.

Hiérax était un médecin, né à Léontium, en Égypte, et qui donna son nom aux Hiéracites. Saint Épiphane nous apprend que Hiérax niait la résurrection de la chair et n’admettait qu’une résurrection spirituelle des âmes, que cet hérétique condamnait le mariage comme un état inférieur permis sous l’Ancien Testament mais criminel depuis Jésus-Christ, et qu’il défendait à ses disciples toute autre société que celles des moines, des célibataires, des