Page:Leconte de Lisle - Histoire populaire du Christianisme, 1871.djvu/59

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
50
Histoire du Christianisme.

ayant renvoyé Silvère à Rome, le pape Vigile envoya son concurrent en exil à l’île de Palmérie où saint Silvère fut soumis à la faim et à toutes sortes de tourments. Enfin Vigile le fit égorger par deux sicaires en 540.

Telles étaient les mœurs évangéliques des papes au VIe siècle et fort longtemps après, comme nous le verrons.

Le pape Vigile mourut le 10 janvier 555, à Syracuse. Pélage lui succéda.

En 553, le Concile général de Constantinople avait décrété qu’on pouvait anathématiser ceux qui étaient morts dans la communion de l’Église. Ce fut le prétexte de grands troubles en Italie. Beaucoup d’évêques, entre autres Paulin d’Aquilée et Vitalis de Milan, s’opposèrent à l’acceptation du cinquième Concile général. Pour les contraindre autrement que par l’excommunication qui n’était pas assez efficace, le pape Pélage s’adressa à l’eunuque Narsès qui commandait les armées grecques en Italie : « Ne ménagez rien, écrivait-il, ne craignez pas d’être appelé persécuteur ; il n’y a que les schismatiques qui persécutent. Nos rigueurs à nous seront de la pure bienveillance. »

Les évêques, insensibles à la bienveillance de Pélage et de Narsès, les excommunièrent tous deux dans un Concile réuni en 558.

Le pape Pélage mourut le 2 mars 559. Jean III lui succéda.

Vers 568, les Lombards étant entrés en Italie, les dissensions furent momentanément absorbées par le trouble général, de sorte que, le pape Jean III