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Histoire du Christianisme.

administré par un saint, par un hypocrite ou par un impie, peu importe ; le baptisé n’en est pas moins sanctifié en Jésus-Christ. »

L’hérésie des Monothélites date de 633 ; elle est due dans son origine à Sergius, patriarche de Constantinople. Monothélisme signifie volonté unique.

Les Monothélites soutenaient donc que l’unité personnelle impliquait nécessairement l’unité de volonté distincte, car deux volontés, deux principes d’action, supposent deux personnes. Or, la divinité et l’humanité formant une seule personne en Jésus-Christ qui, d’après l’Église, est à la fois Dieu et homme, il s’en suit qu’il n’y a en Jésus-Christ qu’une unique volonté que ces hérétiques, excellents logiciens d’ailleurs, nommaient Théandrique, c’est-à-dire à la fois divine et humaine. Ils se séparaient en cela de l’hérésie d’Eutychès qui, nous l’avons vu, ne reconnaissait qu’une seule nature en Jésus-Christ. C’est pourquoi le Monothélisme sembla à l’empereur Héraclius une théorie mixte à l’aide de laquelle les Catholiques, les Nestoriens et les Eutychiens pourraient s’accorder et mettre un terme aux désordres effroyables qui troublaient tout l’Orient.

Sergius, patriarche de Constantinople, fit adopter la nouvelle doctrine dans un Concile d’Alexandrie, en 633, et l’empereur l’imposa par un édit ; mais saint Sophrone, évêque de Jérusalem, assembla un autre Concile, en 634, dans lequel il fit condamner comme hérétique le dogme d’une seule volonté en Jésus-Christ.

« Malheureusement, dit l’abbé Guyot, dans son