Page:Leconte de Lisle - Poëmes antiques, 1852.djvu/119

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Ô chastes voluptés de sa couche sacrée !
De la grande Pallas autel hospitalier,
Où j’ai brûlé la myrrhe et l’encens familier !
Ô cité de Tyndare, ô rives de mon fleuve,
Où l’essaim éclatant des beaux cygnes s’abreuve
Et nage, et, comme Zeus, quittant les claires eaux,
Poursuit la blanche nymphe à l’ombre des roseaux !
Salut, ô mont Taygète, ô grottes, ô vallées,
Qui, des rires joyeux de nos vierges, troublées,
Sur les agrestes fleurs et les gazons naissants,
Avez formé mes pas aux rythmes bondissants !
Salut, chère contrée où j’ai vu la lumière !
Trop fidèles témoins de ma vertu première,
Salut ! Je vous salue, ô patrie, ô beaux lieux !
D’Hélène pour jamais recevez les adieux.
Une flamme invincible irrite dans mes veines