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monde de l’action ; le travail spéculatif leur est étranger. Ceci explique l’impersonnalité et la neutralité de ces études. Il est du reste un fonds commun à l’homme et au poëte, une somme de vérités morales et d’idées dont nul ne peut s’abstraire ; l’expression seule en est multiple et diverse. Il s’agit de l’apprécier en elle-même. Or, ces poëmes seront peut-être accusés d’archaïsme et d’allures érudites peu propres) à exprimer la spontanéité des impressions et des sentiments ; mais si leur donnée particulière est admise, l’objection est annihilée. Exposer l’opportunité et la raison des idées qui ont présidé à leur conception, sera donc prouver la légitimité des formes qu’ils ont revêtues.

En ce temps de malaise et de recherches inquiètes, les esprits les plus avertis et les plus fermes s’arrêtent et se consultent. Le reste ne sait ni d’où il vient, ni où il va ; il cède aux agitations fébriles qui l’entraînent peu soucieux d’attendre et de délibérer. Seuls, les premiers