Page:Leconte de Lisle - Poëmes antiques, 1852.djvu/165

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Le lin chaste et flottant qui ceint son corps d’albâtre,
Plus qu’un voile du temple est terrible à mes yeux :
Si j’en touche les plis mon cœur cesse de battre ;
J’oublie en la voyant la patrie et les dieux !

Éros, jeune Immortel, dont les flèches certaines
Font une plaie au cœur que nul ne peut fermer,
Incline au moins son front sur l’onde des fontaines ;
Oh ! dis-lui qu’elle est belle et qu’elle doit aimer !

Si rien ne peut fléchir cette vierge cruelle,
Ni le syrinx flatteur, ni les dons amoureux,
Ni mes longs pleurs versés durant les nuits pour elle...
Éros ! j’irai guérir sur des bords plus heureux.