Page:Leconte de Lisle - Poëmes antiques, 1852.djvu/185

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.



IX. NÉÈRE.


Il me faut retourner aux anciennes amours :
L’immortel qui naquit de la vierge Thébaine,
Et les jeunes Désirs et leur mère inhumaine
          Me commandent d’aimer toujours.

Blanche comme un beau marbre, avec ses roses joues,
Je brûle pour Néère aux yeux pleins de langueur ;
Vénus se précipite et consume mon cœur :
          Tu ris, ô Néère, et te joues !

Pour apaiser les dieux et pour finir mes maux,
D’un vin mûri deux ans versez vos coupes pleines ;
Et sur l’autel rougi du sang pur des agneaux,
          Posez l’encens et les verveines.