Page:Leconte de Lisle - Poëmes antiques, 1852.djvu/202

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Sous le hardi Lapithe assouplissent leurs flancs,
Et, rêvant, dans leur vol, la libre Thessalie,
Hennissent tout joyeux sous le joug qui les lie.
Ceux-là, près de Pylos, par Zéphyre enfantés,
Nourris d’algue marine, et sans cesse irrités,
S’abandonnant au feu d’un sang irrésistible,
Ont du dieu paternel gardé l’aile invisible ;
Et, toujours ruisselants de rage et de sueur,
Jettent de leurs grands yeux une ardente lueur.
Ils entraînent, fumants d’une brûlante haleine,
Les grands vieillards drapés dans la pourpre ou la laine,
Graves, majestueux, couronnés de respect ;
Et les jeunes vainqueurs au belliqueux aspect,
Qui, fiers du noble poids de leur gloire première,
Sur leurs casques polis font jouer la lumière.
Les enfants de Cadmus, à leur trace attachés,