Page:Leconte de Lisle - Poëmes antiques, 1852.djvu/234

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Et la blanche Naïs dans la source sacrée
          Mollement ferme ses beaux yeux :
Elle songe, endormie ; un rire harmonieux
          Flotte sur sa bouche pourprée.

Nul œil étincelant d’un amoureux désir
          N’a vu sous ces voiles limpides,
La Nymphe au corps de neige, aux longs cheveux fluides,
          Sur le sable argenté dormir.

Et nul n’a contemplé la joue adolescente,
          L’ivoire du col, ou l’éclat
Du jeune sein, l’épaule au contour délicat,
          Les bras blancs, la lèvre innocente,