Page:Leconte de Lisle - Poëmes antiques, 1852.djvu/261

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Mais, sur le Bœbeis, aux rougissantes eaux,
Où le coursier lapithe humecte ses naseaux,
Sur l’Hellade sacrée et la mer de Pagase
La robe d’Hélios se déploie et s’embrase.

Non loin du Pélion couronné de grands pins,
Par les sentiers touffus, par les vagues chemins,
Les pasteurs, beaux enfants à la robe grossière,
Qui d’un agile élan courent dans la poussière,
Ramènent tour à tour et les bœufs indolents
Dont la lance hâtive aiguillonne les flancs,
Les chèvres aux pieds sûrs, dédaigneuses des plaines,
Et les blanches brebis aux florissantes laines.
Sur de rustiques chars, les vierges aux bras nus
Jettent au vent du soir leurs rires ingénus,
Et tantôt, de narcisse et d’épis couronnées,