Page:Leconte de Lisle - Poëmes antiques, 1852.djvu/264

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Couvrent sa vaste épaule, et dans sa main guerrière
Brille aux yeux des pasteurs la lance meurtrière.
Silencieux, il passe, et les adolescents
Écoutent résonner au loin ses pas puissants.
C’est un dieu ! pensent-ils ; et les vierges troublées
S’entretiennent tout bas en groupes rassemblées.
Mais, semblable au lion, le divin voyageur
S’éloigne sans les voir, pacifique et songeur.

La nuit emplit les cieux ; le Pélion énorme
Aux lueurs de Phœbé projette au loin sa forme ;
Et sur la cime altière où dorment les forêts
Les astres immortels dardent leurs divins traits.
Il marche. Il a franchi les roches dispersées,
Formidables témoins des querelles passées ;
Alors que les Géans, de leurs solides mains,