Page:Leconte de Lisle - Poëmes antiques, 1852.djvu/267

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Ta présence m’honore, et mon antre sauvage
N’a contenu jamais, entre tous les humains,
Un hôte tel que toi, chantre aux savantes mains.
Ta gloire a retenti des plaines de l’Hellade
Jusqu’aux fertiles bords où gémit Encelade.
Attentive, souvent mon oreille écouta,
De la Thrace glacée aux cimes de l’Œta,
Les sons mélodieux de ta lyre honorée
Voler dans l’air ému sur l’aile de Borée.
Déjà par l’âge éteints, jamais mes faibles yeux
Ne t’avaient contemplé, mortel semblable aux dieux !
J’en atteste l’Olympe et mon père Saturne,
Ta vue a réjoui ma grotte taciturne.
Entre ! repose-toi sur ces peaux de lion.
Dans les vertes forêts du sombre Pélion,
Jadis, en mes beaux jours de force et de courage,