Page:Leconte de Lisle - Poëmes antiques, 1852.djvu/278

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Croit voir un dieu couvert des ombres de la mort.
Cependant il se tait et respecte le sage ;
Nul orgueil de savoir ne luit sur son visage ;
Il attend que Khiron, assouvissant sa faim,
L’invite à l’écouter et lui réponde enfin.

Le fier adolescent à la tête bouclée,
Fils de l’Océanide et du divin Pélée,
Achille au cœur ardent, tel qu’un jeune lion
Qui joue en son repaire aux flancs du Pélion,
S’empresse autour d’Orphée et du sage Centaure ;
Souriant, il leur verse un doux vin qui restaure,
Puis, sur un disque, il sert un tendre agneau fumant,
Et des gâteaux de miel avec un pur froment.
Parfois, le grand vieillard qui naquit de Phyllire
Et le roi de la Thrace à la puissante lyre,