Page:Leconte de Lisle - Poëmes antiques, 1852.djvu/290

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Et je tournais parfois mes regards réfléchis
Vers les noirs horizons que le nord a blanchis.

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Cependant, Artémis, la vierge aux longues tresses,
Menant le chœur léger des fières chasseresses,
Sur la cime des monts à mes pas familiers
Poursuivait les grands cerfs à travers les halliers.
Je rencontrai bientôt la déesse virile
Qui d’un chaste tissu couvre son flanc stérile.
L’arc d’ivoire à la main et les yeux animés,
Excitant de la voix ses lévriers aimés,
Et parfois confiant aux échos des montagnes
Les noms mélodieux de ses belles compagnes,
Elle marchait, rapide, et sa robe de lin
Par une agrafe d’or à son genou divin
Se nouait ; et les bois, respectant la déesse,