Page:Leconte de Lisle - Poëmes antiques, 1852.djvu/292

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Dont la main est habile à disposer les rets,
Et qui, sur le sommet de mes vastes domaines,
Coules des jours sereins loin des rumeurs humaines ;
Centaure, lève-toi, les dieux te sont amis.
Sois le cher compagnon que leurs voix m’ont promis,
Et sur le vert Cynthios où l’Érymanthe sombre,
Sur le haut Pélion noirci de pins sans nombre,
Aux crêtes des rochers où l’aigle fait son nid,
Viens fouler sur mes pas la mousse et le granit.
Viens ! que toujours ta flèche, à ton regard fidèle,
Atteigne aux cieux l’oiseau qui fuit à tire-d’aile ;
Que jamais dans sa rage un hardi sanglier
Ne baigne de ton sang les ronces du hallier !
Compagnon d’Artémis, invincible comme elle,
Viens illustrer ton nom d’une gloire immortelle !