Page:Leconte de Lisle - Poëmes antiques, 1852.djvu/312

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Quels feux éclipseront ton aurore éclatante !
Le plus grand des guerriers, embrassant tes genoux
Au pied des murs d’Ilos expire sous tes coups…
Un dieu te percera de sa flèche assassine ;
Mais comme un chêne altier que l’éclair déracine,
Et qui, régnant parmi les hêtres et les pins,
Emoussa la cognée à ses rameaux divins !
Sous le couteau sacré la vierge Pélasgique
Baignera de son sang ta dépouille héroïque ;
Et sur le bord des mers j’entends l’Hellade en pleurs
Troubler les vastes cieux du cri de ses douleurs !
Tu tombes, jeune encor ; mais ta rapide vie
D’une gloire immortelle, ô mon fils, est suivie ;
L’avenir tout entier en sonores échos
Fait retentir ton nom dans l’âme des héros,
Et l’aride Troade, où tous viendront descendre,