Page:Leconte de Lisle - Poëmes antiques, 1852.djvu/328

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Par delà les verdeurs des zones maternelles
Où vous poussez d’un jet vos troncs inébranlés,
Seules plus près du ciel, les neiges éternelles
Couvrent de leurs plis blancs les pics immaculés.

Ô bois natals, j’errais sous vos larges ramures ;
L’aube aux flancs noirs des monts marchait d’un pied vermeil ;
La mer avec lenteur éveillait ses murmures,
Et de tout œil vivant fuyait le doux sommeil.

Au bord des nids, ouvrant ses ailes longtemps closes,
L’oiseau disait le jour avec un chant plus frais
Que la source agitant les verts buissons de roses,
Que le rire amoureux du vent dans les forêts.