Page:Leconte de Lisle - Poëmes antiques, 1852.djvu/330

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Les larges nénuphars, les lianes errantes,
Blancs archipels, flottaient enlacés sur les eaux,
Et dans leurs profondeurs vives et transparentes
Brillait un autre ciel où nageaient les oiseaux.

Ô fraîcheur des forêts, sérénité première,
Vents qui caressiez les feuillages chanteurs,
Fontaine aux flots heureux où jouait la lumière,
Éden épanoui sur les vertes hauteurs !

Salut, ô douce paix, et vous, pures haleines,
Et vous qui tombiez du ciel et des rameaux,
Repos du cœur, oubli de la joie et des peines !
Salut, ô sanctuaire interdit à nos maux !