Page:Leconte de Lisle - Poëmes antiques, 1852.djvu/386

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Il vit, dans l’algue verte et les limons sauvages,
La Terre qui gisait et palpitait encor ;
Et transfixant, du bout de ses défenses d’or,
L’univers échoué dans l’étendue humide,
Il remonta couvert d’une écume splendide.



III


Quand sur la nue assis, noir de colère, Indra,
Amassera la pluie et la déchaînera
Pour engloutir le monde et venger son offense ;
Le jeune Bhagavat, dans la fleur de l’enfance,
Qui, sous les açokas cherchant de frais abris,
Joûra dans la rosée avec les colibris,
Voulant sauver la Terre encor féconde et belle,
Soutiendra d’un seul doigt, comme une large ombrelle,
Sous les torrents du ciel qui rugiront en vain,