Page:Leconte de Lisle - Poëmes antiques, 1852.djvu/393

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La vie a fatigué son attente inféconde ;
Désabusé du dieu qui ne doit point venir,
Il sent renaître en lui la jeunesse du monde ;
Il écoute ta voix, ô sacré souvenir !

Les astres qu’il aima, d’un rayon pacifique
Argentent dans la nuit les bois mystérieux,
Et la sainte montagne et la vallée antique
Où sous les noirs palmiers dormaient ses premiers dieux.

Il voit la terre libre et les verdeurs sauvages
Flotter comme un encens sur les fleuves sacrés,
Et les bleus océans, chantant sur leurs rivages,
Vers l’inconnu divin rouler immesurés.