Page:Leconte de Lisle - Poëmes antiques, 1852.djvu/396

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Nul n’écartera plus vers les couchants mystiques
La pourpre suspendue au devant de l’autel,
Et n’entendra passer dans les vents prophétiques
Les premiers entretiens de la terre et du ciel.

Les lumières d’en haut s’en vont diminuées,
L’impénétrable nuit tombe déjà des cieux.
L’astre du vieil Ormuzd est mort sous les nuées :
L’Orient s’est couché dans la cendre des dieux.

L’Esprit ne descend plus sur la race choisie ;
Il ne consacre plus les justes et les forts.
Dans le sein desséché de l’immobile Asie
Les soleils inféconds brûlent les germes morts.