Page:Leconte de Lisle - Poëmes antiques, 1852.djvu/75

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Ces vénérables biens, ô blanche Tyndaride,
N’apaisaient plus mon cœur plein d’une flamme aride.
Ô fille de Léda, pour toi j’ai tout quitté.
Écoute, je dirai l’auguste vérité.

Aux cimes de l’Ida, dans les forêts profondes
Où paissaient à loisir mes chèvres vagabondes,
À l’ombre des grands pins je reposais, songeur.
L’aurore aux belles mains répandait sa rougeur
Sur la montagne humide et sur les mers lointaines ;
Les naïades riaient dans les claires fontaines,
Et la biche craintive et le cerf bondissant
Humaient l’air embaumé du matin renaissant.
Une vapeur soudaine, éblouissante et douce,
De l’Olympe sacré descendit sur la mousse...
Les grands troncs respectés de l’orage et des vents