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Tandis que l’attelage aux jarrets vigoureux
Hennit et courte il songe en son âme profonde :
Que ferai-je ? où trouver, sur la face du monde,
       Rama, mon frère généreux ?



Certes, la terre est grande, et voici bien des heures
Que l’exil l’a, chassé du palais paternel,
Et que sa douce voix, par un arrêt cruel,
       N’a retenti dans nos demeures.



Tel Lakçmana médite. Et pourtant, jour et nuit,
Il traverse cités, vallons, montagne et plaine.
Chaque cavale souffle une brûlante haleine,
       Et leur poil noir écume et luit.