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Un Rakças de Lanka, noir comme un ours sauvage,
Les cheveux hérissés, bondit dans le hallier.
Il porte une maasue et la fait tournoyer,
       Et sa bouche écume de rage.



En face, roidissant son bras blanc et nerveux,
Le grand Rama sourit et tend son arc qui ploie,
Et sur son large dos eomme un nuage ondoie
       L’épaisseur de ses longs cheveux.



Un pied sur un tronc d’arbre échoué dans les herbes,
L’autre en arrière, il courbe avec un mâle effort
L’arme vibrante où luit, messagère de mort,
       La flèche aux trois pointes acerbes.