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Où sous les nappes d’or du soleil matinal,
Les aras pourpre et bleu flambent dans le çantal ;
Où la vierge naïve aux beaux yeux de gazelle
Parle de loin au cœur qui s’élance vers elle.
Mais, de l’aube qui naît jusqu’aux ombres du soir,
Un long jour passera sans qu’il puisse la voir.
Aussi, l’âme blessée, il garde le silence,
Tandis que le figuier murmure et se balance,
Et qu’on entend, aux bords du fleuve aux claires eaux,
Les caïmans joyeux glapir dans les roseaux.