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premières poésies


XXVI


Rennes, juin 1839.


N’auriez-vous pas reçu ma dernière lettre, mon Ami ? Voilà dix ou quinze jours environ que je vous l’ai envoyée, et vous ne me répondez pas. Il serait fort extraordinaire qu’elle ne vous fût pas parvenue… J’attends avec impatience votre morceau breton.

Je revins hier soir de Marcillé, la campagne de Mme Chrétien. Les dames Liger m’avaient prié de les accompagner ; j’ai cru ne pouvoir me dispenser de le faire. Mlle Adèle est souffrante. Ce n’est plus cette jeune fille trop bien portante que vous avez connue ; maintenant, elle a maigri, elle est plus posée de manières et de ton. Cette métamorphose-là est pourtant l’œuvre de l’inoffensif Jules Gérard !… Nous revenons au temps des miracles…