l’enfant qui, sans cela, eût vécu à l’abandon. Peut-être la tristesse visible de ce moine, en harmonie avec sa propre tristesse instinctive, avait-elle touché l’enfant ?
On les voyait rôder ensemble dans l’après-midi, à travers le jardin où tout renaissait.
Ils se promenaient, silencieux, la plupart du temps.
Mais le moine cherchait à provoquer les questions de Jacques, à exciter sa curiosité, et déjà il l’exerçait à lire dans un livre plein d’images. L’enfant était d’ailleurs d’une extrême précocité, et s’il s’étiolait à l’ombre de ce cloître, son intelligence au contraire semblait se développer démesurément.
Le moine appelait Jacques « mon enfant » d’une voix paisible et douce, l’enfant appelait le moine « bon ami ».
C’était entre eux une intimité monotone, sans tendresse, eût-il semblé.
Ce jour-là, le moine et l’enfant, vers