Page:Lefèvre-Deumier - Confidences, 1833.djvu/119

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Mais ne me cachez rien : que l’infidélité,
Même en trompant l’amour, en ait la loyauté.
Peut-être voudrez-vous, un jour, que je vous quitte ;
Mais n’abandonnez pas ma mémoire trop vite.
Rappelez-vous souvent ces longs momens, si courts,
Où des flots paresseux nous remontons le cours,
Où du zéphyr trop lent à tenir ses promesses,
J’invente, autour de vous, les furtives caresses,
Où, de vous soutenir mon bras impatient,
Prête à votre fatigue un appui suppliant,
Et sent, tout orgueilleux du devoir qu’il s’impose,
Qu’au lieu de l’affaiblir, son fardeau le repose.

Non, vous n’oublîrez rien, et j’ai tort de prévoir :
Puisque vous êtes là tout doit parler d’espoir.
Mobile, mais constant, ce miroir, qui voyage,
N’entraîne pas des fleurs la forme qui surnage :
Votre cœur, comme lui, ne peut-il, à son tour,
En le réfléchissant, conserver mon.amour ?