Page:Lefèvre-Deumier - Confidences, 1833.djvu/135

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Quel séjour aimanté que celui des forêts !
Sanctuaire éloquent, sans pompe et sans apprêts,
Que j’aime à voir ce temple, ouvert aux rêveries,
Alonger devant moi ses vertes galeries l
Soit le cri de l’orfraie, ou le cri du bouvreuil,
Dont le vol anuité cherche son chèvrefeuil ;
Soit le bourdonnement du moucheron sauvage,
Qui, dans l’air embusque, guette notre passage,
Tout, aux penchans du cœur, sait accorder sa voix.
La nuit, à chacun d’eux s’adressant à la fois,
Refond, dans son creuset, la nature éclipsée,
Et présente à nos sens le ciel de la pensée.

Hermite négligent d’un Éden de son choix,
Qui ne s’est pas, le soir, arrêté dans les bois,
Pour entendre, de loin, le vent qui les effleure,
Balancer dans ces nefs le bruit plaintif de l’heure !
Ce bruit inanimé, créé par les vivans,
Perd ce qu’il tient de l’homme, en traversant les vents,