Page:Lefèvre-Deumier - Confidences, 1833.djvu/140

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C’est toujours la faiblesse, implorant un appui.
Qui n’en a pas besoin, et qui, dans son ennui,
N’importe sous quel nom, ne se fait pas d’idole ?
Moi, ma divinité, c’est tout ce qui console,
C’est tout ce qui m’émeut, ou me parle de vous.
Le besoin d’adorer fait fléchir mes genoux,
Et quand j’entends prier, ma voix involontaire
S’unit, comme la vôtre, aux transporte de la terre :
Quand j’entends l’angélus, je sens qu’autour de moi,
Chacun cherche son ange, et moi, que je le voi.
Comme aux pieds de la Vierge une offrande embaumée,
Mon ame, autour de vous, s’exhale consumée.
Qui dans ce monde, hélas ! peut aimer sans prier ?
Parler de son amour, c’est déjà supplier.

O je vous en supplie i une seconde encore
Respirons ce parfum, qui des bois s’évapore,
Cette humide fraîcheur, qui sent l’obscurité,
Cette odeur de silence et de tranquillité !