Page:Lefèvre-Deumier - Confidences, 1833.djvu/216

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Ramène le soleil sur ces germes de fruits,
Que l’hiver du chagrin aura bientôt détruits :
Jette avec tes regards, sous mon pinceau qui chante,
Tous ces tons nuancés que le printemps invente,
Et qui, pour le bénir, font un clavier des fleurs.
Quels que soient les tableaux que tentent mes couleurs,
Je verrai de tes traits la muette présence
D’une teinte du ciel y verser l’élégance,
Et, sensible à moi seul, l’éclat de ta beauté
Se répandra sur eux, comme un voile aimanté.
L’amour n’est, ici-bas, qu’un surnom du génie ;
Phare générateur, élevé dans la vie,
Jusqu’aux confins du monde, il fait percer nos yeux.
Qu’importe qu’on l’appelle un feu capricieux,
Une fièvre des sens, que le hasard allume,
Qui vieillit avec eux quand le corps se consume !
L’amour, c’est la puissance, et l’inspiration,
C’est un rayon de Dieu, visible à l’horizon.