Page:Lefèvre-Deumier - Confidences, 1833.djvu/220

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Et, nous cachant les maux qui pourraient le ternir,
Comme un rêve sonore, évoquer l’avenir.
Tous ces vers, dont l’esprit est l’écho tributaire,
Y traînent après eux le limon de la terre :
La musique, plus pure, est une voix du ciel
Qui rend, en l’écoutant, l’homme immatériel.
On dirait qu’échappé des astres d’Ausonie,
Un ange étend sur nous ses réseaux d’harmonie,
Ou, caressant nos fronts de ses ailes d’encens,
Comme un parfum subtil se glisse dans nos sens.
Langue des séraphins, que parlait Cimarose,
Toi seule nous instruis de notre apothéose !
Que du barde, un instant, le génie exalté
S’élance de ce monde à l’immortalité,
Son vol poudreux et lourd touche à peine à la nue :
Mais toi, fleuve échappé d’une mer inconnue,
Dont la pente y remonte en flots mélodieux,
Tu remportes notre âme à la source des cieux.