Page:Lefèvre-Deumier - Confidences, 1833.djvu/231

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Et jamais d’aucun dieu ma crédule ferveur
N’a rêvé les secours, ou traduit la faveur.
Plus léger que mon char, au seuil de ma carrière,
Je ne connaissais pas cet instinct de prière,
Qui nous aide à poursuivre un chemin commencé.
Aujourd’hui que j’ai vu, sur l’horizon glacé,
Comme un guide inconstant, fuir l’étoile adultère,
Qu’on appelle Espérance, en langue de la terre,
Que jeune encor de jours, mais bien vieux par le cœur,
L’isolement sans terme altère ma vigueur,
J’ai besoin d’implorer, pouf soutenir ma route,
Quelque ange protecteur qui m’aime et qui m’écoute.
Ce sera le plus triste, hélas ! le souvenir,
Puisque, veuf du passé, je n’ai point d’avenir.

Ce sera toi plutôt, dont la main m’abandonne,
Qui m’as fait plus de mal qu’un mourant n’en pardonne,
Qui m’as fait plus de bien que je n’en ai rêvé,
Être bizarre et cher, qui m’étais réservé,