Page:Lefèvre-Deumier - Confidences, 1833.djvu/253

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Où ne te voit-on pas ! Maria, c’est ton âme,
Qui sur le firmament scintille en mots de flamme,
Qui passe dans les airs sur des chars de vapeurs,
Qui parle sur la terre en paroles de fleurs,
Ou que j’entends, le soir, soulever dans la brise
Les frissons écumeux de l’eau qu’elle courtise.
Frêle divinité, toi qui possèdes tout,
Ne me quitte jamais pour que je sois partout :
Donne-moi le soleil, dont l’éclat t’environne,
Et les astres mêlés pour former ta couronne,
Les pleurs du rossignol dans la nuit des rameaux,
Et l’humide ramage échappé des ruisseaux,
Et les voiles mouillés de l’aurore féconde :
Me donner ton amour, c’est me donner le monde.

Oh ! ne me quitte pas, demeure-moi toujours !
Religion vivante, éclose dans mes jours,
Ne m’en dérobe pas le visible symbole.
Comme un autel errant, qui poursuit son idole,