Page:Lefèvre-Deumier - Confidences, 1833.djvu/255

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C’est lui, guide aimanté des sphères vagabondes,
Qui soumet les esprits à la marche des mondes,
Entr’ouvre à l’espérance une porte du ciel,
Et révèle à l’extase un mot de l’Eternel.
Haïr, c’est ignorer ; mais aimer, c’est connaître ;
Et connaître, c’est vivre. Ame et source de l’être,
L’amour n’est qu’un surnom de la félicité,
La première lueur de l’immortalité,
L’immortalité même à la matière unie.
Raison pure et première, essence du génie,
Je touche par l’amour au secret du Très-Haut !
Ce secret compliqué, je le dis dans un mot,
Je t’aime !… Je le dis dans un son de la lyre :
Maria !… Tout mon être à la fois le soupire.
Maria ! te nommer, c’est chanter l’univers !
Echo révélateur des célestes concerts,
Ton nom nous est venu de la langue suprême !
Il semble, en le disant, qu’on devient dieu soi-même.