Page:Lefèvre-Deumier - Confidences, 1833.djvu/262

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Cette fièvre du cœur, crois-tu qu’on en guérisse,
Mon ange, et que jamais un tel amour vieillisse ?
Jamais. Scion sacré de quelque arbre immortel,
Quand l’amour créateur s’entrelace à l’autel,
S’inspire, se nourrit des beautés qu’il contemple,
Et comme l’Éternel s’incorpore à son temple,
Qui pourrait annuler ses vivaces éclairs ?
Il faudrait, pour l’éteindre, abroger l’univers.
Et. qu’on ne dise pas que sa flamme énervée
Dégénère, une fois à son faîte arrivée !
Pourquoi cette inconstance ? Astre intellectuel,
L’amour, comme la terre errante aux champs du ciel,
Ne peut-il, chaque année, à sa courbe fidèle,
Poser, près du soleil, une borne nouvelle ?
L’amour vrai ne déroge, ou ne décroît jamais :
Quand il ne monte plus, il change de sommets.