Page:Lefèvre-Deumier - Confidences, 1833.djvu/29

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Si je préfère au monde, où j’ai déjà souffert,
D’un bois, qui m’en distrait, l’officieux désert,
Au lourd bourdonnement d’un frélon de ruelles,
L’insecte délicat, qui chante avec ses ailes,
Et loin du vol épais de vos faux papillons,
L’air vivant de la plaine à l’air mort des salons :
Vous croyez qu’emporté par un vague délire,
Je ne demande aux champs qu’un souffle, qui m’inspire ?
Attendez, Maria : vous me connaîtrez mieux
Moi, de la solitude amant injurieux,
Aller, de mes travaux tourmentant la nature,
Pour glaner une image exploiter sa parure !
Non, non ! je ne veux pas perdre, à la célébrer,
Une heure que je puis passer à l’adorer.

Sans doute ; quelquefois, après l’avoir bénie,
On veut, de sa richesse imitant l’harmonie,
Jeter, comme un encens, ses accords vers les cieux :
Mais tant qu’on peut la voir, on pense avec les yeux.