Page:Lefèvre-Deumier - Confidences, 1833.djvu/304

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Et qu’ils restent gravés dans ton âme chérie,
Comme un dernier soupir de mon idolâtrie,
Comme les derniers sons d’un luth abandonné,
Que je rends à tes mains qui me l’avaient donné.
Qu’ils soient, comme un conseil émané de ma cendre,
Au seuil de l’avenir placés pour te défendre.
Oui, si l’amour t’appelle, écoute encor ma voix,
À ma mémoire absente interroge ton choix,
Et demande à mon âme en la tienne enfermée :
Mon Dieu, m’aimera-t-on comme je fus aimée ?

Et vous, mes souvenirs, quand je lui dis adieu,
Entourez-moi long-temps de vos rêves de feu ;
Revenez, pressez-vous autour de mon délire ;
Rendez à mes regards ce qu’ils cherchent à lire,
Son nom, et tous les champs où l’ont semé mes pleurs,
Comme un songe d’Éden flottez sur mes douleurs.
Couvent du Saint-Gothard, rends-moi cette cellule,
Témoin de tant de vœux, oubliés sans scrupule,