Page:Lefèvre-Deumier - Confidences, 1833.djvu/307

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Les glaciers se fendaient, en craquant ; le tonnerre,
Comme un char furieux, qui briserait la terre,
De sommets en sommets bondissait en hurlant,
Et, quand il les rasait de son essieu brûlant,
Semblait, démolissant leur pyramide blanche,
Faire, sous son passage, ébouler l’avalanche.

La foudre avec des rocs combattant dans les airs,
L’immobile dédain de ces rois des hivers,
Qui gardent, sans broncher, leurs couronnes percluses,
Ces lacs brumeux du ciel qui, rompant leurs écluses,
Dans les torrens gonflés précipitent leurs eaux,
Le globe qui pantèle aux ressacs du chaos : n< f’*"’.,’
Quel imposant concert de sublimes spectacles !
Mais que l’homme y surprend de terribles oracles,
Quand, loin de ses foyers cherchant d’autres climats,
Ce déluge imprévu se jette sous ses pas !
On dirait que le ciel, en déployant l’orage,
Veut mettre l’interdit sur la fin du voyage,