Page:Lefèvre-Deumier - Confidences, 1833.djvu/336

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Où voulez-vous trouver un dieu qui nous désarme ?
On pardonne un sourire, et jamais une larme.
Chaque larme tient lieu d’une infidélité,
Et ne doit pas couler avec impunité.
On ne va pas alors marchander le supplice :
Tout ce qui peut venger devient de la justice.
Il faut punir long-temps, et punir avec art,
Etudier la place, où pique le poignard,.
Et que le châtiment, égalant nos tortures,
Dure pour nous le temps qu’ont saigné nos blessures.

Je conçois tout alors, tout ce qui fait souffrir,
Et double, en l’alongeant, le moment de mourir.
Oui, quand la trahison s’y frayant une route,
A sucé dans nos cœurs notre sang goutte à goutte,
Je conçois que la haine arrive à ces horreurs
Dont la Fable en démence inventa les fureurs ;
Qu’une équité sauvage, aveugle ou pervertie,
Dépasse, en l’imitant, le forfait qu’on châtie,