Page:Lefèvre-Deumier - Confidences, 1833.djvu/343

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Une femme qui part, qui s’en va de ma vie !
Il n’est pas d’amitié qu’elle ne m’ait ravie,
Voulant, me disait-elle, être tout dans mes jours :
Et moi j’ai tout quitté pour la suivre toujours !
Et maintenant, ô Dieu, qu’elle est mon âme entière,
Le fouet de ses dédains fustige ma prière !
Ce sort ! je l’ai prévu, mais je n’ai pu le fuir,
J’ai rougi dans mes fers, en m’y laissant vieillir,
Et libre maintenant, avec une âme usée,
Je me blesse aux anneaux de ma chaîne brisée.

Egualmente mi spiace morte e vita.
Petrirca.

Cette femme, je crois, m’a comme un fiel moqueur,
Imprimé ses regards et ses traits dans le cœur ;
Misérable affranchi, carié d’esclavage,
Je roule dans mon sang sa venimeuse image.