Page:Lefèvre-Deumier - Confidences, 1833.djvu/383

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Et j’errais, je criais, j’implorais un dictame
Qui pût ou la détruire ou rafraîchir mon âme,
Un élixir d’oubli, quelque froide liqueur,
Un baume, un talisman qui m’engourdît le cœur.

Énigme du chagrin, que vous êtes bizarre !
C’est avec du poison que le mal se répare.
De la raison, qui tremble aux ombres du cerveau, ^c/ *
Le poids de la folie emporte le plateau !
Une goutte de mort rétablit l’équilibre,
Et captif relevé, l’esclave devient libre.
En vain tout a changé de forme et de pivot,
Le sommeil tient toujours son sceptre de pavot.
Trésors d’intelligence émanés d’une plante !
Qu’on en mêle à mon sang la sève nonchalante,
Je retrouve ma vie, en la sentant finir,
Et du monde échappé, je meurs pour rajeunir !
Je meurs ou je renais, je ne sais ; mais je rêve,
Et mon esprit flottant, que le poison soulève,