Page:Lefèvre-Deumier - Confidences, 1833.djvu/408

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Lui prouver qu’attentive à me brûler de fièvres,
Elle a menti du cœur presque autant que des lèvres.
Je voudrais, en affronts, lui payer, cris pour cris,
Tous les mots de bonheur que l’amour m’a surpris,
Et, comme de sermens changeant d’enthousiasme,
Retourner dans son sein le poignard du sarcasme.
Voilà ce que je veux, et si je la voyais…
Que j’ai pitié de moi ! je lui pardonnerais.
J’irais, contre un regard sans défense et sans armes,
Mendier à ses pieds le rebut de ses larmes,
Et honteux de moi-même, en pleurant dans ses bras,
Lui dire sur le cœur : Ne m’abandonne pas !

Je ne connais que trop ma déplorable force :
Il me faut cette fois un éternel divorce ;
Je l’ai déjà quittée, et je sais qu’un sanglot,
Un geste reconnu, son sourire, un seul mot,
Ramènerait ma tête à son pli de torture.
Je saurai désormais m’épargner cette injure ;