Page:Lefèvre-Deumier - Confidences, 1833.djvu/418

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Et minute à minute acérant son parjure,
Enjoliver ses jours de votre mort future :
On n’en peut pas long-temps souffrir sans lâcheté.
Si parfois, à l’excès poussant la charité,
Du sang, dont elle a soif, on lui jette l’aumône,
On a honte, en donnant, d’avouer ce qu’on donne,
Nos maux nous font pitié de notre propre mort :
Ce sont de vils chagrins, et lorsque l’on en sort,
On doit à ses amis le dernier témoignage,
De brûler en public son manteau d’esclavage.

Le silence, dit-on, venge mieux que les cris !
Il renvoie un coupable, et ses actes flétris,
A lui-même, devant ce tribunal intime,
Où, sans jamais l’absoudre, on se juge son crime,
Devant la conscience : et quand on n’en a pas !
Comme ce juge éteint, faut-il parler tout bas ?
Singulier châtiment que celui de se taire !
Pourquoi d’un culte abject ridicule sectaire,