Page:Lefèvre-Deumier - Confidences, 1833.djvu/47

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Quand proche d’être roi, ne se montrant qu’époux,
Le prince, aux pieds dînez, fut tomber à genoux,
Et, comme il eut baisé la croix de la prière,
Baisant avec ferveur cette main de poussière,
Et ces débris (bien morts, puisqu’ils restaient glacés),
Il dit à Dieu : Pardonne ; au prêtre : Commencez 1

Dieu, qu’il a dû savoir ce qu’une ancienne joie
Enfonce de douleurs dans un cœur qui s’y noie !
Que d’arcs-en-ciel brillans, tout-à-coup exhumés,
Auront dû, goutte à goutte, en poison transformés,
De la main, qu’il pressait, monter dans sa mémoire !
Ton ombre a-t-elle vu ce sacre expiatoire,
Inez ? Quand ton époux, sur ton front dévasté,
Vint poser sa couronne avec sa royauté,
Et montrant à sa cour ta poudre souveraine,
Lui dit presqu’en pleurant : Portugais, c’est la Reine !
Assise près de Dieu, si tu l’as entendu,
Du haut du ciel, Inez, que lui répondais-tu ?