Page:Lefèvre-Deumier - Confidences, 1833.djvu/67

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Partout dans ces climats, la féerie indigène,’
D’une moisson, qui parle, a damassé la plaine.

Les fortunés pays, où jeune de candeur,
L’âme y joint des vallons l’innocente splendeur !
Comme un luth parfumé, l’agreste poésie,
A tous sesmouvemens s’y mêle et s’associe.
L’homme, dont elle ombrage et garnit les chemins,
Voit sa prompte mémoire éclore sous ses mains,
Respire le génie, et négligent de gloire,
Laisse au printemps le soin d’écrire son histoire.
Oh ! que ne vivons-nous sur ces bords ravissans,
Où la nature entière est un hymne d’encens,
Dont le cœur entrelace, et dirige l’hommage,
Où, comme la fauvette, une herbe a son ramage !

N’envions pas pourtant, sous nos brumes du Nord,
Ces vergers lumineux, où le ciel, sans effort,