Page:Lefèvre-Deumier - Confidences, 1833.djvu/70

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Venez auprès de moi, je vous ferai revoir
Le songe trop tardif, qui ne vient que le soir.
La lyre du poète, en avançant les heures,
Des sylphes engourdis, sait ouvrir les demeures,
Et de nos visions, qu’évoquent ses refrains,
Ramener au soleil les paresseux essaims.
Venez, je puis vous dire où ces subtils génies,
Loin des profanes yeux, dorment en colonies.
Ils vous diront leurs noms : vous, cachant vos chagrins,
Sous le voile enlr’ouvert de ces noms clandestins,
Vous soumettrez bientôt quelques ennuis rebelles ;
Raconter ses tourmens, c’est leur donner des ailes

Si vous voyez alors, du frivole amandier,
Sortir l’Etourderie, au vol aventurier,
L’Hilarité moqueuse aimer la citronelle,
Et l’Extase enflammer la sainte giroselle,
Si vous voyez l’Orgueil, dorant l’amaryllis,
Cacher son fier sommeil sous sa croix de rubis,